Henri Queffélec a publié une cinquantaine de
livres, dont Un
royaume sous la mer, Grand prix du roman de
l'Académie française en 1958.
Breton de souche, normalien et agrégé des Lettres, il a
commencé sa carrière comme professeur, pour se consacrer à
la littérature après la Libération.
C'était un homme calme, vivant à l'écart du monde littéraire,
mais sa réserve cachait un dynamisme étonnant. Président
d'honneur de l'association des écrivains de langue
française, ancien membre du Haut comité de la langue
française et du Conseil supérieur des Lettres, il avait
quatre enfants dont Yann (Prix Goncourt 1985) et Anne,
pianiste renommée.
Son roman, Le
Recteur de l'île de Sein a été porté à l'écran
par Jean Delannoy sous le titre
Dieu a besoin
des hommes. Le Grand prix de littérature de
l'Académie française lui a été attribué en 1975 pour
l'ensemble de son œuvre.
Henri Queffélec, le roman est-il pour vous une forme de
liberté?
Entièrement... J'ai pu naviguer à
travers mes livres avec Bougainville, j'ai vécu le naufrage
du "Pourquoi pas" du commandant Charcot, je suis passé à
travers le scorbut, alors que c'est plus difficile dans la
réalité...
Avez-vous, à vos débuts, douté de votre avenir littéraire?
Bien sûr ! Ma carrière ne s'est pas
faite comme ça... A mes débuts, je ne me faisais pas
d'illusion sur mon avenir, je ne pensais pas pouvoir devenir
écrivain. J'ai commencé par écrire pendant mes heures de
cours, pour me distraire, en parodiant mes livres de classe
de façon humoristique : c'était une façon de me défouler
dans le domaine de ma crainte. Puis ce sont mes amis qui
m'ont encouragé à continuer d'écrire...
Comment voyiez-vous votre avenir étant jeune ?
Je ne savais pas tellement ce que je
voulais faire. Comme j'étais lancé dans une filière
littéraire, j'ai passé l'Ecole normale. Mais l'enseignement
qui y était donné ne m'excitait pas... Mais je fonçais. Je
faisais confiance, d'une façon générale, à la vie!
Vous avez ensuite passé l'agrégation...
Ne m'en parlez pas! Ca a été un
véritable supplice! C'est un examen d'abrutissement, j'avais
l'impression de perdre un temps précieux. Autant j'aime
apprendre -on apprend tout le temps dans la vie, à bavarder,
à contempler un paysage-, mais apprendre de façon scolaire
un tas de mots, latins et grecs! Je n'y voyais pas un
intérêt culturel profond... J'ai d'ailleurs eu des notes
déplorables en français! (rires)
Comment vous en êtes-vous "sorti" ?
Un jour, la providence m'a souri : un
de mes camarades m'a proposé en 1935 d'être lecteur à
l'université d'Uppsala, en Suède... J'étais à cette époque
professeur au lycée de Mont-de-Marsan depuis un an. J'ai
alors appris le Suédois et, en tant que Breton, je suis
parti à l'aventure... Et j'ai découvert un métier
passionnant!
Qu'est-ce qui vous a alors poussé à écrire ?
L'admiration de la poésie. J'ai éprouvé
très jeune une nécessité sacro-sainte, à la fois physique et
morale, de tenir une plume, d'essayer de traduire ce besoin
poétique que j'éprouvais, tout en essayant d'apporter
quelque chose de nouveau à ce qu'avaient exprimé les poètes
que j'admirais.
Quels sont les livres ou les auteurs qui vous ont influencé ?
Il y a eu des centaines de livres qui,
par leur beauté, m'ont poussé à écrire! A l'âge de dix-sept
ans, je connaissais comme tout le monde le mal de vivre de
la jeunesse. C'est beau, c'est noble : on sent une espèce de
pureté en soi, on se dit qu'on va tout démolir... J'avais
des amours difficiles, je décriais la façon bête dont
vivaient les gens, leur dépendance par rapport à l'argent,
etc. Cette poussée m'a conduit à m'appuyer sur des poètes
élégiaques, à m'enchanter de certains vers de Verlaine,
Musset, Mallarmé. Et à exalter la tristesse. Mais c'est
Balzac qui, par sa précision scientifique, son dynamisme,
m'a le plus influencé...
Faisiez-vous des pastiches ?
En Khâgne, je ne faisais que ça! Ca
m'amusait, je faisais des pastiches d'écrivains "pompeux"
avec des copains pendant les cours, surtout en philo : on
avait un professeur dont le cours ne tenait qu'en une seule
phrase, qu'il ne terminait jamais, avec des digressions à
perte de vue...: il s'approuvait lui-même. Alors, pour
passer le temps, on rédigeait des tragédies classiques, avec
des personnages qui s'engueulent ou qui se cajolent en vers
de douze pieds... Je faisais aussi des comptes-rendus
humoristiques de séances à l'Assemblée, des dialogues entre
écrivains disparus...
Quand avez-vous commencé réellement à écrire ?
En Suède. J'ai terminé un roman à
Uppsala,
sur la vie de province, qui n'a d'ailleurs jamais été
publié... Ce n'était pas un chef-d'œuvre... Ensuite, j'en
ai publié un autre à Paris, à compte d'auteur, qui a connu
un succès limité : il a bien dû s'en vendre au moins six
exemplaires... (rires)
Quand est venu le premier succès ?
Après la guerre. J'ai écrit plusieurs
romans sous l'Occupation, sur cette époque sinistre, qui ont
été acceptés chez Stock. Le premier publié a été Le Journal
d'un salaud. Ensuite sont venus Un recteur de
l'île de Sein, qui a connu un bon succès et a été adapté au cinéma, puis
La Fin
d'un manoir...
Venons en à votre travail. Construisez-vous vos romans à
l'avance ?
Pas du tout, exception faite des
biographies. Je n'ai jamais la trame d'un roman à l'esprit
quand je le commence. L'intrigue même vient progressivement
: mes personnages me hantent et m'entraînent...
L'inspiration me vient d'un travail inconscient, que
j'accomplis en dormant.
Vos livres se préparent dans votre sommeil...
C'est formidable comme on boulonne en
rêvant ! Toute cette activité brouillonne, ce remue-ménage
adjacent, font que tout le texte que vous avez laissé la
veille est retravaillé. Le matin, ceci se traduit par une
fraîcheur nouvelle, qui permet de réattaquer le sujet...
Vous ne suivez même pas de plan ?
Je fais tout de même des ébauches de
plan, dont je tiens relativement compte... Mais je change
beaucoup de choses au cours de l'écriture, l'intrigue,
l'ordre ou la longueur des chapitres, une fois le manuscrit
terminé...
Quand vous commencez un livre, vous ne connaissez jamais la
fin ?
Elle vient au fur et à mesure. A la
différence de Victor Hugo, qui commençait ses poèmes par la
fin : il peaufinait son dernier vers, et, ensuite, il
écrivait, en sachant ce qui l'attendait ! Je ne sais jamais
trop comment se terminent mes romans, je connais seulement
le sujet. D'ailleurs, les éditeurs n'aiment pas les fins
tristes...
Vous avez dû changer la fin pour satisfaire votre éditeur ?
Dans "Ils étaient six marins de Groix".
Le thème de ce livre était la tempête de 1930 où ont péri
trente bateaux de pêche et plus de cent pêcheurs. Pour
satisfaire mon éditeur, j'ai dû retrouver des survivants,
afin de ne pas couler le navire de mes héros!
Votre expérience personnelle joue-t-elle un rôle important
dans votre œuvre ?
Ma vie est une réserve d'inspiration,
qui intervient d'une façon indirecte. Par exemple, dans
Le
Journal d'un salaud, dont l'action se déroule sous
l'Occupation, j'ai utilisé un personnage qui m'avait
escroqué à cette époque. Cet homme ne m'avait extorqué qu'un
mois de traitement militaire, mais on n'est pas plus salaud
si on vole huit cents millions. Pour moi, c'était un
jugement moral, il avait trompé ma confiance. C'était le
Salaud, tel que le décrivait Sartre dans La Nausée.
Ce personnage, l'avez-vous retrouvé par la suite ?
Eh bien oui ! Figurez-vous que je
n'avais pas eu tort de le traiter de cette sorte, car j'ai
su par la suite qu'il s'était engagé dans la LVF, la ligue
des volontaires français contre le bolchevisme, et qu'il
venait d'être décoré de la Croix de fer par un "Von"
quelconque... C'est extraordinaire : le personnage qui vous
a servi continue une vie parallèle à celle que vous lui
aviez imaginée... C'est une chose assez fréquente.
En général, jugez-vous vos personnages ou les faites-vous
évoluer à leur guise ?
J'essaie de les faire évoluer à leur
guise, tout en maîtrisant leur avenir. C'est ce qui fait le
charme de ce métier : on peut s'incarner dans n'importe quel
personnage...
Certains comme celui du Journal d'un salaud vous ont-ils
particulièrement déplu ?
Au contraire ! On finit par s'attacher à
tous ses personnages, y compris les salauds! J'essaie de
donner une chance égale aux salauds tout au long de mes
livres. Et ils me poursuivent tout au long de mes livres...
Prenez-vous beaucoup de notes?
Beaucoup. Quand je suis en "gestation",
j'ai toujours un carnet de notes sur lequel je rassemble les
idées qui me viennent, des descriptions de paysages, tout en
essayant de ne pas tomber dans l'outrance...
Ce carnet de notes, l'avez-vous toujours sur vous ?
Quand je ne l'ai pas, je prends des
notes sur n'importe
quoi ! Un relevé de banque, un ticket de métro...
Vous n'allez pas jusqu'à laisser tout tomber un instant pour
noter tous les sujets qui vous passent par la tête...
Non, quand même pas! Je fais des nœuds
à mon mouchoir pour beaucoup de choses, mais pas pour des
sujets!
Etes-vous un fanatique des archives ?
Je lis énormément. Je suis un gardien
d'archives désordonné, complètement cinglé! Paradoxalement,
je ne les regarde jamais, mais ça me donne une bonne
conscience! Je me jette souvent dans un livre sans regarder
le tas que j'ai accumulé à son sujet.
Votre fils Yann a dit que vous conserviez tellement de
documents qu'on avait du mal à entrer dans votre bureau...
C'est un peu vrai... (rires).
Figurez-vous que j'aurais voulu avoir une table avec des
tiroirs, mais je n'en ai pas. J'ai une table toute plate, et
mes étagères ne me conviennent pas, car elles sont trop loin
de mon bureau, il faut que je me déplace. J'avoue que je ne
suis pas organisé!
Vous consultez tout de même une partie de vos documents...
J'essaie d'isoler une petite pile, sur
des sujets très précis, par exemple sur les explorateurs :
Charcot, Bougainville, etc.
Avez-vous déjà été inspiré par un autre sujet que celui sur
lequel vous travailliez?
Très souvent un roman porte en lui un
autre sujet, comme un poisson a son frai. Il m'est arrivé
plusieurs fois de faire deux livres sur un même sujet, comme
des poupées russes...
Pouvez-vous me citer un de ces livres que vous avez
dédoublé ?
Le Phare, où je racontais la
construction d'un phare édifié à la suite d'un naufrage.
J'ai voulu en savoir plus sur cet accident. J'ai alors
abandonné un instant ce sujet pour écrire Les Iles de la
Miséricorde, qui est paru avant lui.
Vous avez donc écrit ces deux romans en parallèle...
D'une certaine façon, oui. Mais la
rédaction du premier a été décalée.
Tenez-vous un carnet de bord afin de vous retrouver dans
l'évolution de vos personnages ?
Non. Il m'arrive quelquefois de me
tromper sur les prénoms des personnages secondaires, mon
éditeur me le signale!
Quel est votre endroit favori pour écrire ?
Paradoxalement, un endroit ne donnant
pas sur un trop beau paysage. J'aime bien écrire près d'une
fenêtre, avec un bout de ciel et un bureau...
... avec des tiroirs !
Ce serait l'idéal! Figurez-vous que je
travaille dorénavant chez moi sur la table de la salle à
manger, car je suis envahi par les papiers dans mon
bureau... Il m'arrive aussi de travailler à l'hôtel, pour me
relire, me corriger.
Avez-vous éprouvé le besoin de voyager pour vous plonger
dans certaines scènes de vos livres ?
Il m'est arrivé d'aller dans certains
endroits. C'est une de mes lois sacro-saintes : vous ne
pouvez pas ressusciter le passé...
Vous avez besoin de vous imprégner de vos paysages...
Oui. Pour mon dernier livre, "Convoi
pour Oslo", qui raconte l'histoire du cuirassé allemand
Baucher, coulé en
Norvège pendant la guerre, je suis allé trois fois sur le
fjord d'Oslo. Plus précisément le 9 avril, pour retrouver la
lumière exacte qu'il pouvait faire à 5h23 du matin, en 1940.
C'est le moment où a été tiré le premier coup de canon. Une
exactitude trop grande nuit à la poésie d'un livre, mais pas
pour un fait historique. Dans ce cas précis, je voulais
connaître les conditions exactes de visibilité, savoir s'il
y avait de la brume, afin de ne pas dire de bêtises...
Est-ce que vous avez besoin d'une ambiance sonore
particulière pour travailler ?
Non. Le silence, avant tout ! Mais je ne
souffre pas du bruit, car je finis par en être coupé quand
je suis bien engagé dans mon travail. Même s'il est fort,
j'arrive à faire abstraction du bruit de la circulation à
Paris, car il est traditionnel. Ceci ne m'a pas empêché de
mettre des double-fenêtres à mon bureau, mais comme je
travaille dans ma salle à manger...(rires).
Comment vous installez-vous ? Avez-vous une plume fétiche ?
Je travaille toujours sur une table.
Mais je n'ai pas de plume fétiche. D'ailleurs, je perds mes
stylo-plumes avec une grande facilité !
Avez-vous des moments préférés pour écrire ?
Non. J'écris quand je le peux, de
préférence le matin. C'est la période la plus heureuse pour
le travail cérébral. Je suis debout entre sept et huit
heures, et je me mets au travail à neuf heures, jusqu'à midi
et demi. L'après-midi, je fais une marche d'une heure dans
Paris, puis je reprends mon travail jusqu'à sept heures et
demie, huit heures : je reprends à ce moment-là ce que j'ai
fait le matin, puis je le prolonge...
Ecrivez-vous tous les jours ?
D'une façon ou d'une autre, j'essaye
d'écrire tous les jours... Ce n'est pas facile.
Souffrez-vous de la solitude dans votre travail ?
J'aime bien la solitude. Les périodes
de préparation d'un livre, où je me retrouve seul face à mon
bureau, sont passionnantes... Mais cela ne m'empêche pas
d'être un homme sociable...
Avez-vous des relations épistolaires ou des entrevues
fréquentes avec vos confrères ?
J'ai peu d'échanges épistolaires sur
des questions littéraires. Je reçois plutôt des lettres
d'amitié. Je connais très bien Julien Gracq avec lequel j'ai
passé un mois en Hongrie récemment...
La Bretagne ne vous manque-t-elle pas dans vos promenades
quotidiennes ?
Oh, si! (soupir). Mais je me dis que je
fais d'une gêne un avantage : si j'y étais, je serais tout
le temps dehors... A Paris, j'ai trouvé un itinéraire assez
biscornu, qui passe par le cimetière Montparnasse ou le parc
Montsouris. Ce sont des endroits silencieux.
Accordez-vous une part importante à l'actualité dans votre
vie ?
Ca dépend des jours. Je m'efforce de
lire les journaux régulièrement. Mais je n'ai ni radio, ni
télévision, ce qui me gêne lors des moments intenses de
l'actualité. A ce moment, je répare un vieux poste de radio
ou je m'en fais prêter un.
Etes-vous sensible aux critiques et au succès d'un de vos
romans lorsqu'il est publié ?
En principe, non. Il y a de tout dans
la critique, en particulier des arrivistes qui sont
persifleurs ou qui démolissent les jeunes auteurs et
flattent les auteurs connus, simplement pour se faire un
nom, parce qu'ils regrettent de ne pas avoir pu se lancer
dans la littérature. Lorsqu'est sorti Le Journal d'un
salaud, l'un d'eux a écrit : "Personnage
intéressant, on voit très bien ce que Dostoïevski en aurait
fait. Mais naturellement Monsieur Queffélec n'est pas
Dostoïevski..." J'en ai été navré, ça m'a fait mal.
C'est trop facile... (air désolé).
Voulez-vous dire que la critique littéraire a trépassé ?
La belle critique littéraire, c'est
celle du passé. Maintenant, du fait de l'abondance de la
production littéraire, il est très difficile de rendre au
jour le jour des critiques honnêtes, replaçant un livre dans
le cadre de l'œuvre de son auteur.
Etes-vous très critique avec vous-même ?
Ah oui ! Il m'arrive souvent de
supprimer de grandes parties dans mes livres... J'ai même
réécrit "Tempête sur Douarnenez" de la première à la
dernière ligne!
Connaissez-vous le syndrome de la feuille blanche ?
J'en ai entendu parler... Mais je ne le
connais pas.
Vous n'éprouvez pas de difficultés pour conclure vos
chapitres ?
En effet, il y a un petit problème à
résoudre à chaque fois... J'y fais attention, je refais
plusieurs fois la fin d'un chapitre. En général, je
l'allonge...
Que vous inspire le mot "Fin" ?
Je ne l'écris pas très souvent : Je
mets un trait! C'est plus simple.
Combien de temps laissez-vous reposer votre manuscrit
terminé, avant de le reprendre ?
En général, je le reprends assez vite.
Je me corrige au fur et à mesure, ce qui fait que mon
manuscrit est presque prêt une fois que je l'ai terminé.
Lisez-vous beaucoup vos contemporains ?
Moins que je ne le voudrais...
Y prenez-vous du plaisir ?
Autant qu'avant. La production
française actuelle est loin d'être déshonorante.
Regrettez-vous la disparition des écoles littéraires ?
Pas du tout. On en a vu déjà tellement,
qu'on finit par les répéter! Le Classicisme, le Romantisme,
le Symbolisme, c'est pour les devoirs de classe... Il y a
des écrivains, c'est tout.
Vous n'avez pas cité le Nouveau Roman...
Qu'est-ce que ça veut dire le "Nouveau
Roman" ? Il y a perpétuellement des nouveaux romans! Si, pour
indiquer une nouvelle manière d'écrire, on ne peut pas
trouver un autre nom, c'est qu'on n'a rien à dire.
Et les salons littéraires ?
Ca peut aider certains, mais ça sent un
petit peu l'arrivisme... Je ne suis pas du tout le
"Tout-Paris littéraire".
Quels conseils donneriez-vous à un jeune écrivain débutant ?
Je ne vais pas enfoncer les portes
ouvertes habituelles...
Faites le quand même...
De commencer par écrire des poèmes. Cet
exercice de style conduit à être très difficile à l'égard
des mots. La prose est une forme de poésie.
Quel message voudriez-vous lui transmettre ?
Ecrire, c'est un course bataillée entre
la méfiance et la confiance. Il ne faut pas être trop
sensible aux critiques, et plutôt chercher des conseils dans
les livres. il faut lire beaucoup pour bien écrire.
Lequel de vos romans voudriez-vous qu'il lise en premier ?
Un recteur de l'île de Sein, qui a d'ailleurs été porté
à l'écran par Jean Delannoy sous le titre
Dieu a besoin des
hommes. En dehors de cela, je lui conseillerais bien
évidemment le dernier! (Un convoi pour Oslo).
Aucun regret ?
On perd son temps à regretter. "J'ai
fait ce que j'ai pu", comme a dit le peintre Van Eyck...
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